Le FMI a nettement abaissé mardi ses prévisions de croissance économique en Afrique sub-saharienne sur fond de récession au Nigeria et a mis en garde contre les « implications dramatiques » de ce ralentissement sur la lutte contre la pauvreté.
L’économie de la région ne devrait plus progresser que de 1,6% cette année, marquant un net recul de 1,4 point par rapport à avril et un ralentissement spectaculaire par rapport à 2015 (3,3%), indique le Fonds dans ses prévisions économiques mondiales.
Selon le FMI, cette contre-performance s’explique principalement par la dégringolade du Nigeria, première puissance économique africaine.
Touché de plein fouet par la chute des cours du pétrole, le pays devrait voir son produit intérieur brut se contracter de 1,8% cette année alors qu’une expansion de 2,3% était encore prévue il y a trois mois.
L’autre poids lourd économique du continent, l’Afrique du Sud, n’échappe que d’un cheveu à une contraction mais devra se contenter d’une quasi-stagnation (+0,1%) cette année.
« La réduction de la croissance en Afrique sub-saharienne (…) a une implication dramatique », affirme le chef économiste du Fonds, Maurice Obstfeld.
« En 2016, la croissance de l’activité régionale ne parviendra pas à atteindre celle de la population, conduisant à une baisse du revenu par habitant ».
Selon la Banque mondiale, près de 43% de la population sub-saharienne doit déjà survivre aujourd’hui avec moins de 1,90 dollar par jour.