Qui dit que les africains n’ont pas de prophète ?
Marcus Garvey est surnommé le « Moïse noir » par les adeptes du mouvement rastafari.
Né le 17 Août 1887 à Saint Ann’s Bay en Jamaïque, Marcus Garvey est le dernier né d’une famille de onze enfants.
Précurseur du panafricanisme, Garvey fonde le journal « The black world » en 1918 pour populariser ses thèses sur le « Back to Africa ». Commentant souvent la Bible (notamment le psaume 68, verset 32 où il est demandé « que des princes sortent d’Egypte, et que l’Ethiopie tende ses mains vers Dieu »), Garvey fait de la diaspora africaine un nouveau peuple d’élus, à qui Dieu aurait confié une mission sacrée : restaurer l’homme dans sa dignité en mettant fin aux diverses formes de servitude et d’exploitation mercantile.
Soucieux d’affranchir économiquement les africains, il créé en 1919 une compagnie maritime transatlantique, la « Black Star Line » qui doit « servir de lien entre les peuples de couleur du monde dans leurs rapports commerciaux et industriels ». Mais la compagnie fait banqueroute, et au terme d’un procès pour fraude, Garvey est finalement extradé vers la Jamaïque en 1927.
Comme Moïse qui n’a jamais mis les pieds en terre promise, Marcus Garvey n’aura finalement jamais été en Afrique. Il n’empêche que son mot d’ordre « l’Afrique aux africains » exercera après sa mort à Londres en 1940, une forte influence sur les partisans des luttes anticoloniales en Afrique et aux Antilles.
Le célèbre chanteur jamaïcain Bob Marley lui rend hommage, dans le texte, en reprenant certaines de ses paroles dans « Redemption song » (discours de M. Garvey prononcé en 1937 au Canada). Cette chanson a été maintes fois reprises par des musiciens du monde entier. Découvrez les versions de Bob Marley, Lauryn Hill, Angélique Kidjo, Youssou N’Dour, Alicia Keys, Rihanna et bien d’autres dans la vidéo postée ci-dessus.
FLORE ONISSAH